Dès la 24è semaine, les femmes enceintes subissent une modification du climat hormonal qui provoque une diminution des effets de l’insuline, l’hormone chargée de la régulation du taux de sucre sanguin. Cette évolution physiologique doit normalement être compensée par une sécrétion accrue d’insuline. Il arrive cependant, chez certaines futures mamans, que le pancréas ne parvienne pas à produire le surplus nécessaire. Le taux de glucose sanguin reste alors trop élevé : c’est le diabète gestationnel (DG). Les conséquences sont potentiellement néfastes pour l’enfant à naître et sa maman: poids de naissance anormalement élevé, risque d’hypertension artérielle gravidique et de prééclampsie, risque d’accouchement prématuré et/ou par césarienne …

Le DG concerne actuellement 7 à 10% des grossesses et son occurrence augmente continuellement.

Les mécanismes impliqués dans le DG sont exactement les mêmes que ceux qui sous-tendent le diabète de type 2. C’est pourquoi les femmes ayant déclaré un DG courent plus de risques de développer un diabète de type 2 dans les années qui suivent la grossesse.

Le meilleur moyen de se prémunir du risque de DG est de maintenir un poids santé et des habitudes de vie saines avant et pendant la grossesse. En cas de DG déclaré, la mise en place d’une alimentation adaptée, associée à une activité physique régulière (sauf contre-indication), permet une normalisation de la glycémie dans 80% des cas.

Les mesure alimentaires les plus importantes consistent à :

  • Limiter les apports quotidiens en glucides et éviter le plus possible les glucides à index glycémique élevé (sucreries, farines et féculents raffinés, produits industriels tout préparés, sodas…) au profit de glucides plus lents, riches en fibres (légumes, fruits, légumineuses, céréales complètes, noix et oléagineux,…). Il faut bien répartir cet apport de glucides lents tout au long de la journée (une petite quantité à chaque repas et collation) et s’assurer de remplir la moitié de son assiette de légumes à chaque repas !
  • Eliminer les graisses trans (produits industriels) et limiter l’apport en graisses saturées (beurre, fromage, charcuterie…) au profit d’une consommation accrue d’oméga 3 (maquereau, sardines, anchois, saumon, œufs fermiers ou «oméga 3»). Ceux-ci permettent d’augmenter la sensibilité à l’insuline, en plus d’être cruciaux pour le développement cérébral du fœtus. Les apports nécessaires en oméga 3 ne peuvent être raisonnablement couverts par l’alimentation que si l’on consomme au minimum 350 à 400 g de poisson gras et 5 œufs par semaine.
  • Eviter les aliments ultra-transformés, riches en calories vides (sucres rapides et mauvaises graisses), mais également en additifs artificiels. Les études scientifiques mettent de plus en plus en évidence le rôle de la pollution chimique (notamment les perturbateurs endocriniens) dans la dérégulation des organes qui contrôlent les taux de sucre et de graisse dans le sang, augmentant ainsi le risque de diabète. Il faut donc privilégier les aliments bruts, bios et locaux, artisanaux ou cuisinés maison.

Lorsque l’alimentation ne suffit pas à enrayer le DG, certains compléments en nutriments tels que la vitamine D, le magnésium, le zinc, le chrome, les vitamines B, les oméga 3 et les probiotiques ou le myo-inositol peuvent aider à le contrôler. Le cas échéant, cette complémentation doit être mise en place avec l’aide d’une personne spécialisée, afin d’adapter les produits et dosages aux besoins particuliers de chaque future maman.

Hélène Wacquier

Sources :

Geneviève Vanbellinghen, Diabète de Grossesse : actualités et applications pratiques, Colloque, Namur, 2018

Anne-Laure Denans, Les substances naturelles contre le diabète gestationnel, lanutrition.fr, 2017

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