« Que ton alimentation soit ta première médecine ». Le dernier slogan à la mode ?
Non ! Loin s’en faut ! C’est au contraire un adage plein de bon sens du médecin grec Hippocrate qui soulignait, il y a 25 siècles déjà, l’importance de l’alimentation pour notre équilibre !
Cette citation n’a pas pris une ride et gagne plus de sens que jamais à mesure que la science progresse: une bonne santé commence dans notre assiette!
L’alimentation a un impact majeur sur nos organismes via l’épigénétique
Pour s’en convaincre, pas besoin d’aller chercher très loin !
Dans le monde des abeilles, la reine est, au départ, une larve qui a exactement le même code génétique que ses consoeurs. Au final, la seule chose qui la différencie des autres est qu’elle a été nourrie exclusivement avec de la gelée royale. La transformation qu’elle subit relève de l’épigénétique.
L’épigénétique régule l’activité des gènes en favorisant ou en empêchant leur expression. Elle est fondamentale car elle permet une lecture différente d’un même code génétique. Elle explique par exemple les différences existant entre de vrais jumeaux et le fait qu’ils ne développent pas forcément les mêmes caractères ou les mêmes maladies.
Notre environnement et, donc, notre nourriture, ont une action directe sur l’expression de nos gènes et donc sur notre santé, ainsi que sur la transmission de ces informations à nos descendants.
Nous pouvons, nous-mêmes, influencer l’expression de nos gènes!
En réalité, c’est ce que nous faisons à longueur de journée !
Les chercheurs ont découvert que le stress au sens large (maladies, conditions de vie difficiles, stress psychique, …), l’exposition à des toxiques et polluants, mais aussi et avant tout le mode alimentaire, sont susceptibles d’entraîner des modifications épigénétiques chez un individu. Des études ont observé, par exemple, que les enfants de femmes enceintes ayant vécu une période de famine durant la Seconde Guerre mondiale sont nés avec un faible poids et ont davantage souffert de maladies métaboliques plus tard (diabète de type 2, obésité).
En effet, la période pré- ou périconceptionelle, la grossesse, le post-partum, l’allaitement, la petite enfance ou l’adolescence sont des phases très importantes du développement pendant lesquelles les conditions environnementales peuvent avoir des effets durables sur le développement d’un grand nombre d’organes et de grandes fonctions. Une susceptibilité à développer, plus tard, l’ensemble des maladies chroniques non transmissibles de l’adulte peut ainsi se créer, au gré des évolutions du contexte, notamment nutritionnel. Il convient donc d’être particulièrement attentif durant ces périodes critiques.
Zoom sur l’alimentation et ses dérives actuelles…
Le développement de l’agriculture et de l’élevage intensifs d’après-guerre, recourant largement aux pesticides toxiques et aux antibiotiques, a amené à une évolution en faveur de la quantité d’aliments produits au détriment de leur qualité (appauvrissement et déséquilibre des sols, résidus toxiques dans la nourriture et les nappes phréatiques, résidus d’antibiotiques provoquant des antibiorésistances, …).
L’industrie alimentaire recourt à de nombreux additifs chimiques qui rendent les aliments nettement moins nourrissants et plus délétères que les produits à leur état brut.
En parallèle, nos modes de vie et habitudes alimentaires ont progressivement évolué : nous mangeons plus de produits transformés tout préparés, de protéines animales et de produits riches en lipides, sucre et sel, et pauvres en fibres. Nous sommes devenus plus sédentaires et sommes constamment exposés à toutes sortes de stress et de polluants.
En conséquence, bien que les maladies infectieuses se soient raréfiées en Occident, les maladies chroniques non transmissibles progressent à grande vitesse : obésité et surpoids, cancers, maladies cardio-vasculaires et diabète ont vu leur prévalence exploser. Elles augmentent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique.
Que pouvons-nous faire concrètement pour inverser la tendance?
Il est en effet urgent d’inverser cette tendance! Pour y parvenir, un changement de nos modes de vie et, en particulier, de nos habitudes alimentaires est absolument nécessaire: l’enjeu est de restaurer l’équilibre nutritionnel et de diminuer l’exposition aux substances toxiques.
En tant que citoyen et consommateur, on peut agir en opérant des choix responsables lors de nos achats (plus de produits bruts, bio, de saison, locaux, manger moins de viande). Plus la masse de consomm’acteurs grandira, plus l’industrie agro-alimentaire sera progressivement obligée d’améliorer les qualités nutritives de ses produits.
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